Coronavirus : la diaspora congolaise de Belgique vient à la rescousse d’associations congolaises

Written by ADEPT

15 septembre 2020

Coronavirus : la diaspora congolaise de Belgique vient à la rescousse d’associations congolaises

 

En raison du rôle majeur joué par les organisations et individus de la diaspora africaine, ADEPT, la plate-forme de développement de la diaspora Afrique-Europe, tient à mettre en avant les initiatives de la diaspora africaine basée dans l’UE mais aussi en Suisse, au Royaume-Uni et en Norvège. ADEPT s’efforce d’atteindre un objectif principal : améliorer et renforcer la capacité et l’impact des organisations de la diaspora africaine qui mènent des activités de développement en Afrique.

Un coup de projecteur est ainsi mis sur la mobilisation de l’association Trivision Impacts ASBL, issue de la diaspora congolaise installée en Belgique. Son action, engagée dès le début de la pandémie, s’est illustrée par des actions significatives réalisées avec ses partenaires locaux, en dépit de moyens financiers très faibles.

L’action de Trivision Impacts ASBL

Dès le mois de mars 2020, alors que la pandémie commençait à se répandre un peu partout dans le monde, l’association Trivision Impacts ASBL recevait de la part d’ONGs congolaises, des demandes d’aide et de financements afin de leur permettre de faire face aux effets intersectoriels du Covid-19. Bien que dénuée de fonds, l’association n’a pas pour autant tourné le dos à ces demandes. Elle s’est tournée vers deux partenaires locaux : le Centre OLAME de Bukavu (Province du Sud-Kivu), et le Mouvement Ouvrier Chrétien Congolais, MOCC-Kisangani. A leurs côtés, Trivision Impacts ASBL a piloté la mise en place d’un accompagnement pédagogique et méthodologique suivi d’une mise en réseau.

Les deux partenaires retenus par Trivision Impacts ASBL sont très actifs au Congo. Le premier – le Centre OLAME – est un regroupement des femmes du Sud-Kivu. Le second – Mouvement Ouvrier Chrétien Congolais – regroupe différentes initiatives locales.

Le centre OLAME s’est auto-financé et est parvenu à fournir des masques de protection en coton et des produits désinfectants. Il a aussi orchestré une campagne publicitaire relayée par des affiches et des flyers, afin de lutter contre l’épidémie. Enfin, suite à la fermeture de la frontière avec le Rwanda, principal fournisseur de produits agricoles, le centre OLAME a organisé, toujours en s’auto-finançant (fourniture à la mairie de Bukavu de ses masques et désinfectants), une culture intensive de légumes qui ont pu être vendus sur le marché de Bukavu.

Inspiré par ces initiatives, le MOCC-Kisangani a décidé de mettre en avant ses propres compétences. Il a alors organisé une production de dispositifs automatiques de lavage des mains et a augmenté sa production des légumes grâce à l’un de ses membres : la COOPEKIS (Coopérative d’éleveurs et agriculteurs de Kisangani).

La parole est donnée à une bénévole

Marie-Jeanne Omari est bénévole, chargée de projets au sein de l’association Trivision Impacts. Riche d’une formation en sociologie et d’une grande expérience professionnelle, dans l’accompagnement des initiatives locales, elle est en charge de la mise en place et de la coordination des projets.

Elle nous explique comment le projet de lutte contre le virus a vu le jour :

« Nous sommes très connus pour une rencontre interculturelle sur la défense des femmes migrantes qui était prévue le 11 mars à Liège. Mais cet évènement a été annulé, alors que nous commencions à entendre parler de la pandémie.

Nos amis et partenaires au Congo (RDC) nous ont contactés, et très vite face à cette détresse, est né le projet Covid-19, “Tous ensemble contre le Covid-19”.

Nous avons mis en place une plateforme, un espace d’échange des pratiques, et accompagné 3 projets :

  • Le Centre Olame qui pratiquait la couture. Ils avaient les compétences, les moyens, les tissus. Nous les avons soutenus dans la fabrication de masques. Des milliers de masques ont été produits par ces femmes.
  • La deuxième organisation produisait du savon. Directement, l’idée est venue, de se lancer dans la production de gel hydroalcoolique. Plus de 1,000 litres ont ainsi été produits.
  • Le troisième projet consistait à sensibiliser la population par l’affichage en français et en swahili.

Le rôle de Trivision :  » un accompagnement pédagogique, méthodologique, et la promotion des échanges de bonnes pratiques, tout simplement ! « 

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